Lézard de Bedriaga EFFECTUER UN SIGNALEMENT
Niveau de connaissances :
Classification
Nom scientifique : Archaeolacerta bedriagae (Camerano, 1885)
Nom vernaculaire : Lézard de Bedriaga
Nom corse : Bucciarta
Classe :
Ordre : Squamata
Famille : Lacertidae
Caractéristiques
Le Lézard de Bedriaga est reconnaissable grâce à son corps aplati, son nez pointu et son iris gris-vert. En fonction de la localisation de la population, il peut présenter deux types de colorations en Corse. En montagne, il est brun clair ou gris-vert avec des marques sombres ; sur les côtes corses et en Sardaigne, il est brun foncé à noir et peut être aussi verdâtre, ponctuée de tâches claires (blanches ou jaunes). Certains individus présentent des tâches bleues sur les flancs la queue ou le ventre. La face ventrale du Lézard de Bedriaga est blanchâtre ou grise et peut aussi être orange.
Régime alimentaire : Le Lézard de Bedriaga se nourrit d’invertébrés, araignées ou coléoptères, mais aussi des végétaux.
Taille moyenne : Il mesure en moyenne 28 cm, la queue mesurant 20 cm.
Poids : non connu.
Longévité : non connue.
Reproduction : La période de reproduction se déroule entre avril et juin. La femelle pond trois à six œufs et les jeunes naissent entre juillet et septembre.
Hibernation : Cette espèce hiberne entre octobre et mars (variable selon l’altitude).
Localisation : Le Lézard de Bedriaga est une espèce endémique de Corse et de Sardaigne. La sous-espèce Archeolacerta bedriagae bedriagae est endémique de Corse. Elle est distribuée sur toute l’île à l’exception des zones les plus septentrionales et de la plaine orientale. Des populations relictuelles à basses altitudes persistent en Castagniccia, dans le Sud de l’île et sur trois îlots des bouches de Bonifacio, A Magrunaghja, La Folaca et l’île des Fiori. Sur les deux derniers, l’espèce n’est représentée que par quelques individus qui constituent pourtant des populations viables depuis plus de 40 ans.
Habitat : Cette espèce affectionne les endroits rocheux et plus particulièrement les forêts de Pin Laricio et de pins mésogéens à sol granitique où elle peut adopter un comportement grégaire. En Haute-Corse, elle est fréquente au-dessus de 1 500 m alors qu’en Corse du Sud, elle peut être commune en dessous de 1 000 m d’altitude. Le Lézard de Bedriaga est le seul reptile présent de 0 à 2 700 mètres d’altitude.
Mobilité : Les mâles sont sédentaires et territoriaux et défendent une aire de dimension variable selon la topologie des sites. A partir des milieux optimaux, ce lézard colonise la forêt dense moins rocheuse et peut pénétrer la hêtraie. Il peut descendre dans les zones de maquis en suivant les gorges encaissées jusqu’à être en relation avec des populations littorales.
Statuts de conservation et de protection
- Convention de Berne : Annexe II (IBE2)
- Directive Habitat : Annexe IV (CDH4)
- Liste rouge européenne (NT)
- Liste rouge mondiale (NT)
- Liste rouge nationale (NT)
- Liste rouge régionale (LC)
- Protection nationale (FRAR2)
- ZNIEFF Déterminantes
Problématique actuelle
Cette espèce endémique des îles tyrrhéniennes représente une richesse écologique dont les habitats doivent être préservés et protégés notamment du développement des activités touristiques. En Sardaigne, la distribution de l’espèce est maintenant très fragmentée et ne concerne plus que de très petites zones. En Corse, le Lézard de Bedriaga pourrait être vulnérable du fait de l’isolement génétique et de la compétition avec le Lézard sicilien qui partage le même habitat.
Nous recommandons le maintien et la protection des habitats que l’espèce fréquente. Il conviendrait d’appliquer une réglementation sévère de la fréquentation touristique sur les îlots.
Études
En 2000, une étude a été réalisée en Corse sur la répartition spatiale des trois espèces de lézard présentes dont P. tiliguerta.
Une étude récente conduite sur les îlots des bouches de Bonifacio tend à montrer que la structure du substrat aurait une grande importance dans la survie de cette espèce. Ainsi, sur A Magrunaghja, la succession d'affleurements rocheux nus et rapprochés permettrait aux individus de se chauffer au soleil en étant peu exposés aux prédateurs potentiels, alors que la richesse de la végétation offrirait de grandes ressources trophiques. En revanche, sur La Folaca et l’île des Fiori, la topographie est simplifiée et les caractéristiques de la végétation ne permettraient pas de fortes densités de cette espèce
Répartition
Bibliographie
- Bombi P., Vignoli L., 2004 - Distribution, ecology and conservation of Archaeolacerta bedriagae in Sardinia (Reptilia, Lacertidae). Italian Journal of Zoology, 71 (Suppl. 1):135-144
- Corti C., Cheylan M., Sindaco R., Romano A., Haffner P. , 2009 - Archaeolacerta bedriagae. The IUCN Red List of Threatened Species, 10 p.
- Corti C., Lo Cascio P., Biaggini M., Giovanotti M., Barucchi V.C., Santucci N.N., Delaugerre M.J. , 2022 - The unexpected "persistence" of the endemic Archaeolacerta bedriagae on three Corsican islets. Naturalista siciliano, IV (XLVI (1)):101-110
- Delaugerre M.J., Cheylan M., 1992 - Batraciens et reptiles de Corse. PNRC, EPHE, 128 p.
- Vanhooydonck B., Van Damme R., Aerts, P., 2000 - Ecomorphological correlates of habitat partitioning in Corsican lacertid lizards. Functional Ecology, 14:358-368
Rédaction fiche : Conservatoire d'Espaces Naturels de Corse