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Torcol fourmilier  EFFECTUER UN SIGNALEMENT

Niveau de connaissances :

Classification

Nom scientifique : Jynx torquilla Linnaeus, 1758
Nom vernaculaire : Torcol fourmilier
Nom corse :

Classe : Aves
Ordre : Piciformes
Famille : Picidae

Caractéristiques

Identification et critères de détermination

Le Torcol fourmilier tire son nom de son comportement singulier : il pointe la tête vers le haut puis la tourne de chaque côté, semblant se tordre le cou, un mouvement bien connu des bagueurs lorsqu'il est manipulé. Bien que membre de la famille des pics, il ressemble davantage à un passereau par sa taille et son comportement. Son bec pointu et ses pattes à quatre doigts (deux dirigés vers l'avant, deux vers l'arrière) rappellent toutefois ses origines. Son plumage brun, gris, roux et noir, parfaitement camouflé, le rend discret sur les troncs d'arbres ou au sol, quand il cherche sa nourriture. Les parties inférieures blanchâtres, ornées de motifs bruns, complètent ce camouflage efficace.

Biologie

Régime alimentaire : Le Torcol fourmilier a un régime majoritairement myrmécophage. Il est spécialisé dans la consommation de fourmis qui représentent plus de 90 % de son alimentation tout au long de l’année. Il se nourrit principalement au sol, utilisant sa longue langue collante, typique des picidés, pour atteindre les fourmis cachées dans les fissures. Il peut occasionnellement consommer d’autres petits arthropodes, comme des insectes, mille-pattes ou araignées, et plus rarement des mollusques, de petits amphibiens fraîchement émergés ou même des œufs d’oiseaux. Ces aliments restent toutefois secondaires.
Taille moyenne : 17 cm.
Poids : 30 à 45 g.
Longévité : 10 ans.
Reproduction : Le Torcol fourmilier, comme tous les picidés, est cavernicole mais son bec trop faible l’empêche de creuser lui-même une cavité. Il occupe donc des cavités existantes, naturelles, vieilles loges de pics ou nichoirs. Il peut expulser d'autres occupants pour utiliser leur nid, mais il est souvent dominé par l’Etourneau sansonnet. Le torcol se reproduit généralement entre avril et mai. La ponte compte 8 à 10 œufs, parfois plus, et l’incubation, partagée par les deux parents, dure 11 à 12 jours. Les jeunes quittent le nid après environ 3 semaines.

Écologie

Localisation : Le Torcol fourmilier est une espèce eurasiatique dont l'aire de répartition s'étend des côtes atlantiques de l'Europe jusqu'aux îles Sakhaline et Hokkaido. Absent des îles Britanniques, il est rare ou absent dans le Nord-Ouest de la France et ne se reproduit que dans l’extrême Nord de l’Afrique.
Habitat : Le Torcol fourmilier privilégie, pour sa reproduction, les boisements clairs de plaine et de moyenne montagne, jusqu’à 1 500 m d’altitude en Europe, et plus haut dans les massifs de l’Est. Il fréquente les lisières, clairières, vieux vergers, friches arborées, parcs et jardins avec de vieux arbres. Pendant l’hivernage, l’espèce occupe divers milieux ouverts, arbustifs ou non, avec un accès facile au sol pour se nourrir. En Corse, le Torcol fourmilier est largement présent, du littoral jusqu’à 1 600 mètres d’altitude. Il est particulièrement abondant dans les châtaigneraies situées entre 300 et 1 000 mètres.
Mobilité : Le Torcol fourmilier est généralement un migrateur et un nicheur estival. L’hivernage dans le Paléarctique est très limité. En Afrique, l’espèce hiverne dans les zones subtropicales et équatoriales, de la Sénégambie à l’Éthiopie. En Asie, elle migre vers le sous-continent indien, l’Asie du Sud-Est et le sud du Japon. En Corse, en Sardaigne, en Sicile, en Italie du Sud et en Afrique du Nord, il est présent toute l’année.

Statuts de conservation et de protection

  • Convention de Berne : Annexe II (IBE2)
  • Liste rouge européenne (LC)
  • Liste rouge mondiale (LC)
  • Liste rouge nationale (LC)
  • Liste rouge nationale (NA)
  • Liste rouge nationale (NA)
  • Liste rouge régionale (NT)
  • Protection nationale (NO3)
  • ZNIEFF Déterminantes

 

Enregistrement sonore

Torcol fourmilier (Jynx torquilla) - chant - Stanislas Wroza (CC-BY-SA)

Problématique actuelle

En France, un déclin a été constaté au cours de la seconde moitié du XXème siècle, marqué par un recul de sa répartition dans le nord-ouest du pays et une diminution globale des effectifs. Ce déclin est en grande partie attribué aux transformations paysagères, notamment les remembrements et la "valorisation" des terres, qui ont réduit les habitats favorables. Les conditions sur les aires d’hivernage, peuvent également contribuer à cette baisse.

Recommandations
Les mesures de conservation du Torcol fourmilier doivent cibler les habitats, notamment les zones d'alimentation et de nidification :
  • Maintenir les pelouses et prairies ouvertes par une fauche tardive et le pâturage extensif.
  • Limiter ou supprimer les produits phytosanitaires.
  • Préserver les arbres âgés riches en cavités.

Études

Le Torcol fourmilier est mal connu en Corse. La répartition et les effectifs sont peu documentés. Il est présent en Castaniccia, en Balagne, en Plaine Orientale et dans le Sartenais.

Répartition

Bibliographie

  • Arrizabalaga P., Fournier P., Prodon R., Seguin J.F., Thibault J.C., 2002 - L'avifaune reproductrice des futaies de pin laricio en Corse. Revue forestière française, LIV (2):131-142 
  • Faggio G., Jolin C., 2005 - Inventaire de l'avifaune en période nuptiale sur cinq zones de protection spéciales en Corse (directive oiseaux 79/409), 75 p.
  • Linossier J., 2016 - Listes rouges régionales UICN des oiseaux nicheurs, des reptiles et des amphibiens de Corse. Document d'étape. CEN de Corse, DREAL, OEC 
  • Thibault JC, Bonaccorsi G., 1999 - The birds of Corsica. British ornithologists' union, 171 p.
  • Thibault JC., Claveul D. , 2006 - Acelli di Corsica - Connaître les oiseaux de Corse. Albiana

Rédaction fiche : Conservatoire d'Espaces Naturels de Corse