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Hibou petit-duc, Petit-duc scops  EFFECTUER UN SIGNALEMENT

Niveau de connaissances :

Classification

Nom scientifique : Otus scops (Linnaeus, 1758)
Nom vernaculaire : Hibou petit-duc, Petit-duc scops
Nom corse : u ciocciu

Classe : Aves
Ordre : Strigiformes
Famille : Strigidae

Caractéristiques

Identification et critères de détermination

Le Petit-duc scops possède un plumage cryptique se confondant facilement avec l’écorce des arbres. Il existe une forme brune et une forme grise. Le plumage est barré de fines stries sombres. La tête est ornée de deux aigrettes relativement courtes peu visibles et les yeux à l’iris jaune citron sont placés au milieu des disques fasciaux. Son bec est noir et les pattes sont emplumées et munies de griffes acérées. En vol, le Petit-duc scops est rapide, preste et rectiligne.

Biologie

Régime alimentaire : Il consomme majoritairement des invertébrés (sauterelles, grillons, cigales, papillons de nuit, criquets, coléoptères) et parfois des micromammifères.
Taille moyenne : Longueur : 20 cm et envergure : de 49 à 54 cm
Poids : Varie de 66 à 145 grammes
Longévité : Environ 7 ans
Reproduction : Le Petit-duc est une espèce cavernicole nichant habituellement dans les trous des vieux arbres ou des vieux murs. Il peut également occuper des nichoirs artificiels. La femelle pond généralement trois à cinq œufs, parfois jusqu’à sept entre début mai et début juillet. La femelle, nourrie par le mâle, couve seule pendant 24 à 25 jours. Après l’éclosion, la femelle et les jeunes sont ravitaillés par le mâle pendant une dizaine de jours. Les jeunes sont ensuite nourris par les deux parents et prennent leur envol à l'âge de 22-25 jours. Les parents continuent de les nourrir jusqu’à environ 60 jours. Ils pourront se reproduire dès l’âge de dix mois.

Écologie

Localisation : Le Petit-duc scops est une espèce paléarctique qui se reproduit de l’ouest de l’Europe à l’Asie centrale. L'aire de répartition atteint au sud, les pays du Maghreb et l'Irak. La limite septentrionale passe par la France, l'Autriche, la Slovaquie et remonte de la Russie jusqu'en Mongolie. En Europe, l'espèce occupe exclusivement les pays de la moitié sud du continent et les populations les plus importantes se rencontrent dans la Péninsule ibérique, en Italie, dans les pays balkaniques, à Chypre, en Grèce et Turquie, ainsi qu'en Russie méridionale. En Corse, le Petit-duc est présent du littoral jusqu’à 1 850 mètres du mésoméditerranéen au subalpin.
Habitat : Il occupe les boisements clairs de feuillus mixtes de types méditerranéen mais occupe également tous types de formations plus ou moins boisées à l’exception des hêtraies. Il est particulièrement fréquent dans les bocages et les villages. En Corse, il est présent dans tous les types de végétation y compris les zones modifiées par l’homme et il est par contre absent du maquis bas et on ne le retrouve pas dans les ilots.
Mobilité : Le Petit-duc est le seul rapace nocturne européen franchement migrateur qui hiverne en Afrique subsaharienne, Une partie des nicheurs européens séjournant durant l'hiver dans le bassin méditerranéen (sud de l'Espagne et de l'Italie, Iles de la Méditerranée, …).
En Corse, l'hivernage est connu depuis le début du 20ème siècle. Les petit-ducs corses sont sédentaires et défendent leur territoire toute l’année, du moins jusqu’à 1 000 m d’altitude.

Statuts de conservation et de protection

  • Application de la Convention CITES (Convention de Washington) au sein de l'Union européenne : Annexe A (CCA)
  • Convention de Berne : Annexe II (IBE2)
  • Liste rouge mondiale (LC)
  • Liste rouge nationale (LC)
  • Liste rouge régionale (LC)
  • Protection nationale (NO3)
  • ZNIEFF Déterminantes

 

Enregistrement sonore

Petit-duc scops (Otus scops) - chant - Stanislas Wroza (CC-BY-SA)

Problématique actuelle

Les menaces pesant sur l’espèce sont : 1) la raréfaction des proies, en particulier des gros insectes ; 2) la disparition de ses territoires de chasse soumis à une agriculture intensive (monoculture, emploi massif de produits phytosanitaires) ; et 3) la diminution des sites de nidification due à l’abattage des vieux arbres (perte de capacité de nichage dans les microhabitats).

Recommandations
La protection de l'habitat du Petit-duc constitue la principale mesure conservatoire.

Études

Une enquête nationale sur les rapaces nocturnes a été menée entre 2015 et 2018. La fourchette d'estimation de la population nicheuse est comprise entre 10 000 et 28 000 couples et ne comprend pas la Corse qui accueille pourtant une part importante de la population française. Des inventaires, y compris récents, menés par le CEN Corse ont révélé que la densité de petit-ducs est plus élevée en Corse que sur le continent.

Répartition

Bibliographie

  • Arrizabalaga P., Fournier P., Prodon R., Seguin J.F., Thibault J.C., 2002 - L'avifaune reproductrice des futaies de pin laricio en Corse. Revue forestière française, LIV (2):131-142 
  • Blondel J., 1984 - Avifaunes forestières méditerranéennes ; histoire des peuplements. Aves, 21 (4):209-226 
  • Faggio, G. et Jolin, C., 2006 - Surveillance de l'avifaune en période nuptiale, 60 p.
  • Jolin C., Faggio G., Bonaccorsi G., Commerçon R., Hacquemand D., Vuillamier JM., 2014 - Les oiseaux en Corse. Stantari - Kyrnos publications, HS n°4:161 p.
  • Linossier J., 2016 - Listes rouges régionales UICN des oiseaux nicheurs, des reptiles et des amphibiens de Corse. Document d'étape. CEN de Corse, DREAL, OEC 
  • Moffa C., Dupuy J., Muller Y., 2024 - Les rapaces nocturnes en France métropolitaine : effectifs et distributions. Bilan de l'enquête rapaces nocturnes 2015-2018, 26 p. 
  • Moneglia P., 2007 - Le petit duc. Stantari, 9:66-67.
  • Thibault J.C., 1978 - Statut et effectifs des rapaces de Corse. Courrier du Parc de la Corse, 30:1-47 
  • Thibault JC, Bonaccorsi G., 1999 - The birds of Corsica. British ornithologists' union, 171 p.
  • Thibault JC., Claveul D. , 2006 - Acelli di Corsica - Connaître les oiseaux de Corse. Albiana

Rédaction fiche : Conservatoire d'Espaces Naturels de Corse