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 ESPACE MEMBRE

Barbastelle d'Europe, Barbastelle  EFFECTUER UN SIGNALEMENT

Classification

Nom scientifique : Barbastella barbastellus (Schreber, 1774)
Nom vernaculaire : Barbastelle d'Europe, Barbastelle
Nom corse :

Classe : Mammalia
Ordre : Chiroptera
Famille : Vespertilionidae

Espèce sédentaire
Espèce protégée nationalement
Espèce vulnérable
Espèce peu courante

Caractéristiques

Identification et critères de détermination

C’est une chauve-souris de taille moyenne. Ses oreilles sont caractéristiques : larges et jointives à la base du front avec le tragus triangulaire assez long. Elle a la face noire et le museau aplati. Le pelage est long et sombre, presque noir et présente souvent des mèches claires de couleur beige ou gris.

 

Biologie

Régime alimentaire : Cette espèce est spécialiste de chasse de petits lépidoptères tympanés (voir écholocalisation).
Taille moyenne : Avant-bras : 31 à 44 mm
Envergure : 240 à 290 mm
Poids : 6 à 14 g
Longévité : L’espérance de vie est de 5 à 6 ans. La plus vieille Barbastelle retrouvée baguée avait 23 ans.
Reproduction : Les colonies se rassemblent tôt, en général par dizaines dès le mois de mai, et se dispersent en août. Seule une colonie est connue en Corse derrière les volets d’une maison forestière.
Écholocalisation : La Barbastelle d’Europe émet des signaux de structure fréquence modulée. Elle s’est adaptée à la chasse aux proies tympanées en utilisant une astuce sonore : elle utilise deux cris alternés sur deux fréquences différentes (un cri entre 33-35 kHz et l’autre à 42-45 kHz), un cri par le nez, puis un par la bouche. Le signal résultant, qui ressemble au chant du Pouillot véloce, est très caractéristique et permet de l’identifier facilement.

Écologie

Localisation : Elle est présente dans presque toute l’Europe et au Maroc.
Habitat : C’est une espèce inféodée aux milieux forestiers.
Gîtes : On la rencontre quasi-exclusivement dans des arbres creux, dans des trous de pics ou sous l’écorce décollée des arbres vivants ou morts. Dans ce cas, ses individus fonctionnent en méta-colonie, et peuvent occuper alternativement jusqu’à 30 arbres gîtes différents, en réseau. Mais la Barbastelle peut aussi s’installer dans du bâti, entre des poutres, sous les corniches, ou même derrière les volets. En hiver, elle peut hiberner dans les arbres, des caves, des souterrains ou dans des failles rocheuses, où elle devient peu visible donc difficile à dénombrer. Aucune colonie d’hibernation n’est connue en Corse.
Habitat de chasse : On la retrouve du littoral à la montagne, en milieu forestier, sur les zones humides ou en milieu agricole. Elle démontre une nette préférence pour des milieux mixtes : milieux ouverts entrecoupés d’une végétation dense et bien structurée.
Mobilité : Elle est considérée comme une espèce sédentaire. En général, elle se déplace de moins de 40 km entre ses gîtes saisonniers. Elle peut réaliser de grands déplacements entre ses gîtes et milieux de chasse, distants parfois de 22 km.

Statuts de conservation et de protection

  • Convention de Bonn : Accord EUROBATS - ANNEXE 1 (IBOEU)
  • Convention de Bonn : Annexe II (IBO2)
  • Directive Habitat : Annexe II (CDH2)
  • Directive Habitat : Annexe IV (CDH4)
  • Liste rouge européenne (VU)
  • Liste rouge mondiale (NT)
  • Liste rouge nationale (LC)
  • Plan national terminé
  • Plan national terminé
  • Protection nationale (NM2)
  • ZNIEFF Déterminantes

Menaces

Comme l’ensemble des espèces forestières, la Barbastelle est surtout menacée par une gestion forestière qui ne laisserait que très peu d’arbres sénescents ou morts sur pied (dynamique naturelle). Ceci est de même pour la pratique d’éclaircissement forestier qui éliminerait les arbres à cavités.

Son régime alimentaire hyper spécialisé pourrait être une menace en cas de perte de proies (dû aux pesticides, changements paysagers comme un grand incendie par exemple…).

Recommandations

Il est primordial de conserver des arbres sénescents ou morts sur pied, avec de l’écorce décollée. Il est nécessaire de conserver des îlots de vieillissement pour l’ensemble des espèces arboricoles, dont les colonies occupent plusieurs arbres-gîtes. Il faut de même limiter voire supprimer le traitement chimique au sein des zones propices aux espèces arboricoles (pas le cas en Corse).

Etudes

Aucune étude spécifique n’a été réalisée sur la Barbastelle d’Europe en Corse. Des suivis télémétriques ponctuels et opportunistes ont néanmoins permis de répertorier quelques gîtes en Corse pour cette espèce.

Répartition

Bibliographie

  • Barataud M., 2011 - Adaptation du sonar de la Barbastelle Barbastella barbastellus à la capture de papillons tympanés : un cas de mimétisme acoustique trompeur?. Vespère, 2:95-105 
  • Groupe chiroptères Corse, 2020 - Inventaire des chiroptères dans plusieurs zones humides de Corse. Etude des mares temporaires, 18 p. 
  • Groupe chiroptères Corse, 2020 - Programme d'études sur les chiroptères forestiers en Corse. Année 2019. GCC, 12 p. 
  • Groupe chiroptères Corse, 2018 - Programme régional d'actions en faveur des chiroptères en milieu forestier en Corse. Année 2018. Synthèse finale., 18 p.
  • Tapiero A. (coord.), 2016 - Plan national d'actions en faveur des chiroptères 2016-2025., 81 p. 
  • Tapiero A., Strubel V., 2017 - Agir pour les chiroptères. L'essentiel du plan national d'actions 2016-2025., 15 p. 

Rédaction fiche : Groupe Chiroptères Corse