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Discoglosse sarde  EFFECTUER UN SIGNALEMENT

Niveau de connaissances :

Classification

Nom scientifique : Discoglossus sardus Tschudi in Otth, 1837
Nom vernaculaire : Discoglosse sarde
Nom corse : a bariulata sarda

Classe : Amphibia
Ordre : Anura
Famille : Alytidae

Caractéristiques

Identification et critères de détermination

Petit amphibien robuste, à la tête plus large que longue et au museau légèrement pointu. Sa peau est lisse, son dos est de couleur brune avec des tâches sombres. Il présente souvent une tache claire en forme de croissant sur la face dorsale. Son ventre est de couleur crème. Il ressemble beaucoup au Discoglosse corse et les deux ne peuvent être distingués que dans leur phase adulte (et non pas au stade œuf ou au stade têtard).

Biologie

Régime alimentaire : prédateur opportuniste, il consomme divers types de proies mais se spécialise plutôt dans la capture de petits individus. Les adultes se nourrissent principalement d’invertébrés terrestres (isopodes, larves de diptères et araignées essentiellement) et pratiquent également le cannibalisme à l’égard des jeunes discoglosses. Les têtards se nourrissent de débris végétaux et d’algues.
Taille moyenne : 5 à 7 cm de long.
Poids : environ 5 g.
Longévité : au moins 9 ans.
Reproduction : la maturité sexuelle est atteinte à la fin de la troisième année. Deux à quatre pontes par an s’échelonnent d’avril à juin. Les œufs déposés sur des plantes aquatiques ou au fond de l’eau donnent naissance à des têtards en une dizaine de jours. La durée du développement larvaire varie de 30 à 45 jours en fonction des ressources alimentaires et de la température. Elle est accélérée par la salinité de l’eau.
Activité : les adultes sont actifs de jour comme de nuit et demeurent presque toujours à proximité de l’eau ou dans l’eau. Lorsque la température devient trop basse ou l’humidité insuffisante, ils se réfugient dans des abris (pierre, amas de feuilles, etc.) où ils retrouvent des conditions plus favorables.

Écologie

Localisation : c’est une espèce endémique tyrrhénienne qui ne se trouve qu’en Sardaigne, Corse, dans l’archipel Toscan et les îles d’Hyères. En Corse, il est noté présent dans la plupart des grandes régions naturelles, du niveau de la mer jusqu’à 1 300 m d’altitude. Bien que le nombre de localités connues avec certitude reste faible, l’espèce semble posséder une distribution assez ample dans l’île.
Habitat : ses exigences écologiques sont mal connues. Il présente une amplitude écologique assez étendue et semble capable de s’adapter aux milieux perturbés ou modifiés par l’homme. Il peut se reproduire dans des biotopes plus ou moins artificiels, ou présentant une pollution organique légère. Il fréquente ainsi des biotopes variés aux eaux courantes ou stagnantes, pérennes ou temporaires : marais côtiers plus ou moins saumâtres, torrents, fontaines, retenues d’eau artificielles, canaux d’irrigation, mares temporaires, flaques, ornières, etc.
Mobilité : espèce sédentaire, les jeunes s’éloignent peu de leur lieu de naissance.

Statuts de conservation et de protection

  • Convention de Berne : Annexe II (IBE2)
  • Directive Habitat : Annexe II (CDH2)
  • Directive Habitat : Annexe IV (CDH4)
  • Liste rouge européenne (LC)
  • Liste rouge mondiale (LC)
  • Liste rouge nationale (LC)
  • Liste rouge régionale (NT)
  • Protection nationale (FRAR2)
  • ZNIEFF Déterminantes

 

Video

Enregistrement sonore

Discoglosse sarde - Fernand Deroussen (CC-BY-NC)

Problématique actuelle

On ne dispose pas d’informations très fiables sur les effectifs du Discoglosse sarde en Corse mais on peut considérer que l’espèce n’y est pas rare. La Corse semble être le territoire abritant les plus importantes populations de son aire de répartition. Globalement, il n’apparait pas fortement menacé à court terme. Cependant, son extension géographique restreinte et strictement insulaire constitue un facteur de vulnérabilité.

Sa répartition relativement diffuse ainsi que son adaptabilité écologique le rendent moins vulnérable aux menaces de destruction localisée de ses habitats. Pour autant, les milieux qu’ils fréquentent sont souvent facilement perturbables et altérables par les activités humaines.

Ses principales menaces sont la destruction ou l’altération des biotopes favorables à l’espèce, notamment dans les cas de zones humides de petites tailles ou peu nombreuses. Ces habitats sont particulièrement vulnérables, notamment vis-à-vis des comblements et plantations, de la rectification des berges, de la canalisation pour l’urbanisation, des pollutions, du feu, etc.

Recommandations

Le maintien d’un réseau hydrographique de qualité et le maintien d’un couvert végétal sont les principales mesures à préconiser pour préserver l’espèce. En Corse, il est notamment important de conserver et de restaurer les petites zones humides du littoral.

Il est également important de développer les connaissances sur cette espèce en Corse afin de préciser sa répartition et les densités de populations en fonction des différents biotopes, et d’acquérir plus de connaissances relatives à sa biologie et son écologie.

Études

Plusieurs études ont été réalisées sur l’espèce, notamment pour connaître les différences avec le Discoglosse corse.

Pendant la saison de reproduction au moins, le Discoglosse corse vit en sympatrie avec le Discoglosse sarde et l’Euprocte de Corse mais les trois espèces présentent des stratégies de recherche de nourriture différentes et exploitent des micro habitats contigus de différentes manières.

Répartition

Bibliographie

  • Beukema W., Bruni G., 2020 - New records and a revision of the actual and potential distribution of Discoglossus montalentii to facilitate future conservation assessments. Amphibia-Reptilia, 41:269-274 
  • Cubells J.F., Alesandri J., 2005 - Fichier de la rivière, 67p. 
  • Delaugerre M.J., Cheylan M., 1992 - Batraciens et reptiles de Corse. PNRC, EPHE, 128 p.
  • Escoriza D., 2007 - Els amphibis de Corsega i Sardenya Amphibians of Corsica and Sardinia , 4:55 p. 
  • Fleuriau R., Bosc V., 2015 - Suivi des populations de discoglosses sur la zone d'emprise du barrage du Rizzanese en vue de leur conservation - Phase 2., 98 p. 
  • Lataste F., 1879 - Etude sur le Discoglosse. Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, XXXIII:275-341 
  • Salvidio S., Sindaco, R., Emanueli, L. , 1999 - Feeding habits of sympatric Discoglossus montalentii, Discoglossus sardus and Euproctus montanus during the breeding season. Herpetological Journal, 9 (4):163-167 
  • Villard P., 2001 - Ecologie alimentaire hivernale de la Sittelle corse Sitta whiteheadi. Parc Naturel Régional de Corse, 7:20 p. 

Rédaction fiche : Conservatoire d'Espaces Naturels de Corse