Cistude d'Europe  EFFECTUER UN SIGNALEMENT

Niveau de connaissances :

Classification

Nom scientifique : Emys orbicularis (Linnaeus, 1758)
Nom vernaculaire : Cistude d'Europe
Nom corse :

Classe : Reptilia
Ordre : Chelonii
Famille : Emydidae

Caractéristiques

De couleur noirâtre, elle est caractérisée par les points jaune vif qui ornent son corps et le bouclier de sa carapace plate et lisse. Ses pattes sont palmées et se terminent par de fortes griffes. Sa queue est longue et effilée.

Un net dimorphisme sexuel permet de distinguer les deux sexes : chez les femelles, le plastron est plat, les yeux sont jaunes et le cloaque est à l’aplomb de la carapace et chez les mâles, le plastron est concave, le cloaque est plus éloigné du bord de la carapace et les yeux sont plus foncés et rouge-orangé.

Régime alimentaire : principalement carnivore et nécrophage, elle se nourrit d’invertébrés, de mollusques et de crustacés aquatiques, d’œufs, de larves et de petits poissons. Les jeunes consomment préférentiellement des vers, des alevins et des têtards.
Taille moyenne : de 11 à 19 cm.
Poids : de 300 g à 1 kg.
Longévité : estimée entre 60 et 100 ans.
Reproduction : les accouplements ont lieu en mai, le mâle maintient la femelle sous l’eau, en lui mordant le cou et les pattes. La femelle pond ensuite de 4 à 18 œufs, au début de l’été, à plusieurs centaines de mètres de la rive, dans un trou de 10 cm de profondeur environ qu’elle creuse puis qu’elle rebouche. Les petits naissent environ trois mois après, même s’il arrive que certains hibernent dans l’œuf. La maturité sexuelle est atteinte entre 8 et 18 ans.
Hibernation : se passe d’octobre à mars, à l’abri dans la végétation aquatique, enfouie dans la vase de la rive ou au fond de l’eau.

Localisation : son aire de répartition qui s’étend aujourd’hui de la mer d’Aral jusqu’à la Turquie, l’Europe de l’Est et dans le nord-est de l’Allemagne. Dans le sud, on la trouve en péninsule Ibérique, aux îles Baléares, en Italie et en Sardaigne, dans le Sud et le Centre de la France et en Corse. En Corse, les plus importants noyaux de population se concentrent sur les étangs de la Plaine Orientale et les parties calmes des grands cours d’eau. En revanche, l'espèce manque à peu près totalement dans les petits torrents et son extension altitudinale n'excède pas 600 mètres et la quasi-totalité des observations se placent entre 0 et 100 mètres. Les populations présentes en Corse et en Sardaigne sont génétiquement identiques à celle d’Italie et sont donc probablement introduites.
Habitat : elle vit dans les zones humides, les eaux douces, calmes et bien ensoleillées en dessous de 600 m d’altitude. Les habitats utilisés par l’espèce au cours de son cycle de vie sont extrêmement variés : eaux libres, roselières, cariçaies, saulaies, mares, fossés, prairies, etc. et constituent une mosaïque dont chaque élément est indispensable pour assurer l’accomplissement du cycle biologique de l’espèce. En Corse, l’espèce est absente des petits torrents et remonte peu les fleuves et leurs affluents.
Mobilité : son territoire est fluctuant et n’est pas défendu.

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Statuts de conservation et de protection

• Convention de Berne : Annexe II (IBE2)
• Directive Habitat : Annexe II (CDH2)
• Directive Habitat : Annexe IV (CDH4)
• Liste rouge européenne (NT)
• Liste rouge nationale (LC)
• Liste rouge régionale (LC)
• Plan national en cours
• Plan national terminé
• Protection nationale (FRAR2)

Problématique actuelle

Jusqu'au 19^ème siècle, La Cistude d’Europe occupait de grands territoires dans toute l'Europe, la Russie et la côte Nord-africaine. Aujourd'hui, elle est en déclin dans toute son aire de répartition. La modification des milieux est la menace principale pour l’espèce.

Les populations de cistudes sont fragilisées par :

• le dérèglement climatique,
• le drainage des zones humides et l’endiguement des cours d’eau,
• la fragmentation des milieux et l’urbanisation,
• la pollution des eaux
• le labour ou l’abandon des terres agricoles utilisées comme site de ponte,
• la compétition avec la Tortue de Floride.

La Cistude est le reptile européen ayant subi la plus forte régression ces dernières décennies. Elle est très rare en Europe centrale et méridionale et elle a disparu de Belgique, des Pays-Bas et a été réintroduite en Suisse.

La sauvegarde de la Cistude d’Europe passe nécessairement par la préservation de zones humides en mosaïques avec des prairies sèches reliées par des corridors de déplacement au sein du paysage. L’augmentation des surfaces de protection réglementaire ou contractuelle des secteurs abritant cette tortue est à favoriser. De même, la prise en compte de la Cistude dans les projets d’aménagement doit être réalisée. Les berges des cours d’eau doivent être maintenues en pente douce et sans revêtement, et la végétation aquatique préservée. La limitation des intrants et la pêche sur les zones de présence des cistudes sont des actions bénéfiques à l’espèce. De plus, la poursuite des actions visant à limiter l’impact des exotiques fréquentant la même niche écologique est absolument nécessaire.

Études

La Cistude a bénéficié d’un premier Plan National d’Actions et fait l’objet d’un deuxième pour la période 2020-2029. En France, la cistude fait l’objet de programmes de conservation et de réintroduction dans différentes régions.

En Corse, différentes études ont été menées afin d’identifier sa répartition et notamment les sites de pontes, et d’améliorer les connaissances écologiques.

Répartition

Bibliographie

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• Beau F., 2019 - Ecologie de la Cistude Emys orbicularis en Brenne : histoire de vie des nouveau-nés et influence des modes de gestion sur les populations., 192 p. 
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• Fleuriau R., Bosc V., 2013 - Etude de la population de Cistude d'Europe de l'embouchure du Fangu, 12 p. + annexes
• Fleuriau R., Bosc V., Lebret A., 2015 - Plan national d'actions en faveur de la cistude d'Europe. Bilan d'actions 2014., 34 p. 
• Fleuriau R., Lebret A., Bosc V., 2019 - Plan national d'action cistude d'Europe. Bilan des actions 2019., 39 p. 
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• Levadoux D., 2006 - Les cistudes à l'étude.. Stantari, 6:18-24.
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• Maran J., Frétey T., 2023 - Les tortues terrestres et d'eau douce, autochtones et introduites, de France métropolitaine : état des connaissances et clé de détermination illustrée. Herpme, 5:1-172 
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• Rollinat R., 1934 - La vie des reptiles de la France centrale. Cinquante années d'observations biologiques.. Librairie Delagrave, Paris., 343 p. 
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• Société Herpétologique de France, 2022 - Plan National d'Actions en faveur de la Cistude d'Europoe (Emys orbicularis) 2020-2029 
• Société herpétologique de France, émiméthée., 2019 - Journées techniques nationales Cistude d'Europe Emys orbicularis., 14 p. 
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• Thienpont S., Barthe L., Beau F., Berthomieu L., Hubert S., Lerat D., Marant D., Miquet A., Priol P., Quesada R., Razafindralay L., Vermeer J., 2021 - Réintroduction et renforcement de populations chez la Cistude d'Europe : Guide de bonnes pratiques, 48 p. 
• Villard P., 2001 - Ecologie alimentaire hivernale de la Sittelle corse Sitta whiteheadi. Parc Naturel Régional de Corse, 7:20 p. 

Rédaction fiche : Conservatoire d'Espaces Naturels de Corse