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 ESPACE MEMBRE

Niveau de connaissances :

Classification

Nom scientifique : Sus scrofa meridionalis Forsyth Major, 1882
Nom vernaculaire : Sanglier
Nom corse : u signale, u cignale

Classe : Mammalia
Ordre : Cetartiodactyla
Famille : Suidae

Espèce sédentaire : domaine vital extrêmement variable de 100 à 1 000 hectares voire plus s’il est chassé
Protection : animal susceptible d’occasionner des dégâts (à vérifier chaque année pour chaque département)
Vulnérabilité : pas concerné

Caractéristiques

Le sanglier corse est caractérisé par une forme endémique méditerranéenne que l’on retrouve aussi en Sardaigne et en Afrique du Nord (Sus scrofa meridionalis). Il était déjà présent au Pléistocène (2M d’années à – 12 000 ans) mais cette forme de petite taille a disparu. Son origine reste incertaine avec, comme hypothèse probable, le fait qu’il ait été introduit il y a 10 000 ans à partir d’animaux domestiqués mais l’on ne sait pas si ce sont les hommes du Néolithique qui les ont introduits. Son nombre de chromosomes est différent des populations d’Europe occidentale et identique au porc domestique (N = 38). Depuis plusieurs décennies, le sanglier type race corse a été très largement hybridé et nous retrouvons avec des animaux plus gros et avec un taux de reproduction plus important (les razzoni ou sioni). En écologie moderne, le sanglier est considéré comme une « espèce ingénieur », c’est-à-dire que par sa seule présence et par son activité, il peut modifier fortement son environnement.

Depuis la naissance jusqu’à leur âge adulte, différents noms le caractérisent : Purchettu ou Purchastrettu : marcassin rayé (jusqu’à 6 mois) ; Purcastru : bête rousse (moins d’un an) ; Purcastrone : bête noire (sanglier de 1 an) ; Cignale : adulte à partir de 2 ans.

Identification et critères de détermination

C’est un ongulé dont l’avant-train est puissant et le cou massif. Son pelage est constitué de longues jarres très rêches et d’un duvet épais. Son groin très allongé est aussi appelé « boutoir ». Ses canines supérieures sont appelées « les grès » et les inférieures « les défenses » ; en les frottant les unes aux autres, cela lui permet d’avoir des défenses toujours acérées.

Biologie

Régime alimentaire : il est omnivore et fouisseur et consomme donc pour les plantes, les fruits et les rhizomes, les champignons, et aussi, les vers-de-terre, les mollusques, les insectes et leurs larves, des petits mammifères ou des oiseaux, et parfois des animaux plus gros mourants ou morts car il est nécrophage. Cependant, même si son régime alimentaire est très diversifié, celui-ci est très largement constitué (95%) de matière végétale.
Taille : Les mâles peuvent atteindre 90 cm au garrot, les femelles sont toujours plus petites.
Poids : c’est un animal dont la croissance et le poids à l’âge adulte sont plus faibles que ceux du Continent. Aujourd’hui, avec l’hybridation on peut trouver des mâles pouvant atteindre 80 kg.
Longévité : du fait que ce soit une espèce chassable, la chance de survie diminue d’une année sur l’autre.
Reproduction : les femelles participent à la reproduction généralement à partir de 2 ans. La gestation dure 115 jours avec des naissances arrivant en mars-mai et juillet-août. Les jeunes sont sevrés à l’âge de 3-4 mois et l’émancipation des jeunes mâles s’effectue vers 10-14 mois.

 

Videos

Enregistrements sonores

Sanglier - JC Chastang (CC-BY-SA)

Sanglier - JC Chastang (CC-BY-SA)

Écologie

Localisation : dans toute l’île. Les laies se regroupent par 2 ou 3 et forment des compagnies avec les jeunes sangliers. Celles-ci ont un domaine vital de l’ordre de 100 à 1 000 ha, quand pour les mâles ce domaine peut être deux fois plus grand.
Habitat : se rencontre du littoral à plus de 2 000 m d’altitude. Son activité est principalement nocturne et Il privilégie les habitats de maquis et de forêts mais on le retrouve dans quasiment tous les milieux notamment avec un point d’eau à proximité.

Statuts de conservation et de protection

  • Convention de Berne : Annexe III (IBE3)

Problématique actuelle

Malgré que le sanglier soit l’espèce chassable principale de l’île (70% du gibier prélevé), sa population ne cesse d’augmenter. Les dégâts occasionnés sur les exploitations agricoles peuvent faire l’objet d’une procédure de dédommagements de la part des fédérations de chasse.

En savoir plus sur les dégâts de gibier : cliquez ici.

La chasse au sanglier est strictement réglementée par chaque préfet de département ; l’ouverture a lieu du 15 août pour se terminer le 28 février (sauf exceptions).
Pour plus de précisions, renseignez-vous chaque année directement sur ces sites :

Depuis 2002, les missions de l’Etat concernant la fixation des plans de chasse et la création et le suivi des réserves de chasse et de faune sauvage ont été transférées à la Collectivité de Corse. De plus, la commission chasse a été réactivée par le Président de l’Office de l’Environnement en Août 2022. Cette commission s’est notamment donnée pour objectif l’amélioration de la gestion des territoires de chasse en lançant une étude juridique sur la faisabilité que le regroupement des droits de chasse s’établisse au niveau communal.

Recommandations

Le sanglier dans les pins laricios ne fait pas forcément de gros dégâts et n’occasionne pas les mêmes préjudices comme il peut l’être dans les forêts de chênes en consommant les glands et retardant ainsi le renouvellement. Dans les pinèdes de laricio, les sangliers, en fouissant, favorisent l’ensemencement des parcelles notamment quand il existe un tapis de fougères aigle ou de ronces. Dans quelques cas, il arrive que ce fouissement soit très important en surface et en profondeur, ce qui devient dommageable aux racines des arbres, mais avons-nous à faire à des sangliers finalement ?

Études sur le sanglier

Il n’y a plus d’études réalisées sur le sanglier en Corse depuis plusieurs décennies. Seules les fédérations départementales assurent le suivi du nombre de sangliers prélevés chaque année à partir des carnets de battues.

Observations

Bibliographie

  • Battesti P., Francheschi P., Salotti M., 1992 - Les introductions de mammifères sauvages en Corse, 231-245 
  • Baubet E., 1998 - Biologie du sanglier en montagne : biodémographie, occupation de l'espace et régime alimentaire, 299p. 
  • Baubet E., Vassant J., Brandt S., Maillard D., 2008 - Connaissances sur la biologie du sanglier : utilisation de l'espace et régime alimentaire, 59-69 
  • Brandt S., Baubet E., Vassant J., Servanty S., 2006 - Régime alimentaire du Sanglier en milieu forestier de plaine agricole. Faune sauvage, 273:20-27 
  • Calenge C., Maillard D., Vassant J., Brandt S;, 2002 - Summer and hunting season home ranges of wild boar (Sus scrofa) in two habitats in France. Game and Wildlife Science, 19 (4):281-301 
  • Defaye B., Moutailler S., Pietri C., Galon C., Grech-Angelini S., Pasqualini V., Quilichini Y., 2021 - Molecular detection of zoonotic and non-zoonotic pathogens from wild boars and their ticks in the corsican wetlands. Pathogens, 10:1643 
  • Defaye B., Moutailler S., Pietri C., Galon C., Grech-Angelini S., Pasqualini V., Quilichini Y., 2021 - Molecular Detection of Zoonotic and Non-Zoonotic Pathogens from Wild Boars and Their Ticks in the Corsican Wetlands. Pathogens, 10 (1643):1-17 
  • Fournier-Chambrillon Ch., Maillard D., Fournier P., 1995 - Diet of the wild boar (Sus scrofa L.) inhabiting the Montpellier guarrigue. Journal of mountain ecology, 3:174-179 
  • Fournier-Chamrillon C., Maillard D., Fournier P., 1996 - Variabilité du régime alimentaire du sanglier (Sus scrofa L.) dans les guarrigues de Montpellier (Hérault). Gibier Faune Sauvage, 13:1457-1476 
  • Francheschi P., 2002 - Quelques précisions sur le sanglier corse. Origine, caractéristiques et évolution. Le maquis corse - L'Harmattan, 95-98 
  • Janeau G., Cousse S., Cargnelutti B., Spitz F. , 1995 - Le rôle des déplacements journaliers dans l'organisation socio-spatiale des populations de sangliers (Sus scrofa L.). Revue écologie (Terre et Vie), 50 (1):35-48 
  • Maillard D., 1998 - Approche du fonctionnement de la population de sangliers (Sus scrofa L.) de la Réserve Naturelle de Roque-Haute à partir des résultats scientifiques obtenus sur l'espèce en milieu méditerranéen. Ecologia mediterranea, 24 (2):223-234 
  • Maillard D., Fournier P., 2004 - Timing and synchrony of births in the wild boar (Sus scrofa L., 1758) in a mediterranean habitat: the effect of food availability. Galemys, 16 (n° spécial):67-74 
  • MEEDDM, 2009 - Mise en oeuvre du plan national de maîtrise du sanglier, 30 p. 
  • Ministère de la Transition Ecologique, 2020 - Arrêté du 2 Novembre 2020 relatif au piégeage du sanglier. Journal officiel, 1 p. 
  • ONCFS, 2009 - Plan national de maîtrise du sanglier, 25 p. 
  • Préfecture de la Haute-Corse, 2022 - Arrêté n°2B-2022-02-16-00003 portant modification de l'arrêté DDTM2B/SEBF/Biodiversité/n°2B-2021-07-20-00004 fixant la liste des espèces sauvages indigènes susceptibles d'occasionner des dégâts dans le département de la Haute-Corse et les modalités de leur destruction, 7 p. 
  • Richomme C., 2009 - Epidémiologie de zoonoses du Sanglier (Sus scrofa) dans un milieu méditerranéen insulaire, la Corse, 231 
  • Rigaux P., 2018 - La chasse au sanglier : histoire d'une escroquerie nationale. Défi écologique 
  • Salotti M., 2004 - Les mammifères sauvages terresttres. In Encyclopaedia corsicae. Editions Dumane, 1:739-749 
  • Schleimer A., Richart L., Drygala F., Casabianca F., Maestrini F., Weigand H., Schwartz C., Mittelbronn M., Frantz A.C., 2022 - Introgressive hybridisation between domestic pigs (Sus scrofa domesticus) and endemic Corsican wild boars (S. s. meridionalis): effects of human-mediated interventions. Nature - Heredity 
  • Spillmann P.L., 1991 - Atlas des poils des mammifères sauvages terrestres de Corse. Corte, 31 p. 
  • Vallée M., Lebourgeois F., Baubet E., Saïd S., Klein F., 2016 - Le sanglier en Europe : une menace pour la biodiversité?. Revue forestière française, LXVIII (6):505-518 
  • Widar J., 2011 - Les dégâts de la faune sauvage en zone agricole - Identification, prévention, gestion et indemnisation. Les livrets de l'agriculture, 124 p. 

Rédaction fiche : à partir de sources Franceschi (2002), Ch. Pietri (comm. pers.), Cl. Vescovali (comm. pers.), PJ. Albertini (comm. pers.), MA. Santucci (comm. pers.), Vallance et al. (2008), et des sites des fédérations départementales de chasse.