Chat forestier, u Ghjattu volpe  EFFECTUER UN SIGNALEMENT

Niveau de connaissances :

Classification

Nom scientifique : Felis silvestris Schreber, 1775
Nom vernaculaire : Chat forestier, u Ghjattu volpe
Nom corse : U Ghjattu volpe, ghjattu mammone

Classe : Mammalia
Ordre : Carnivora
Famille : Felidae

Espèce sédentaire : Domaine vital de quelques centaines d’hectares pour les femelles, à plusieurs milliers d’hectares pour les mâles (en montagne)
Protection nationale
Vulnérabilité : peu concernée au niveau national ; en Corse, statut à déterminer. C’est un animal très discret, avec une activité nocturne et donc difficile à observer

Caractéristiques

Très gros chat dont le manteau différent de celui du chat européen, mais semblable à celui de Sardaigne, du nord de l’Algérie et du Maroc : tête ornée de nombreuses rayures, fourrure foncée, pelage gris beige uniforme, fauve, ou rayures gris et noir peu marquées, ventre fauve ou beige roux et une raie médiodorsale foncée et bien visible. Les poils sont quadricolores. Les pattes sont épaisses, rayées de noir : la face plantaire des pattes postérieures présente une grande tâche noire s’étendant des doigts au talon. Les oreilles sont très grandes, très poilues à l’intérieur, pointues ou terminées par un pinceau de quelques poils de 1 à 2 cm de longueur comme le lynx avec la face postérieure des oreilles brun roux. La queue est touffue, massive, épaisse, relativement courte, grise et noire annelée (3 à 5 anneaux noirs, ou 6 anneaux dont 3 bien marqués), et terminée par un large anneau noir (manchon).

Régime alimentaire : principalement petits mammifères (rongeurs et insectivores) mais cela reste à préciser.
Taille moyenne : 84 cm de la tête au bout de la queue pour le mâle, 77 cm pour la femelle.
Poids : 3,25 kg en moyenne pour le mâle ; 2,70 kg pour la femelle.
Longévité : à déterminer.
Reproduction : la période de rut se produit en janvier-février mais elle peut s’allonger.

Localisation : les signalements actuels sont nombreux (Agriate, Cap Corse, Ascu, Tartagine, Fangu, San Petrone, Bavella, Sartenais, Ortolo…).
Habitat : dans les massifs forestiers contenant des forêts matures mais cela reste à préciser.
Mobilité : les animaux sont surtout actifs la nuit. Ils peuvent chasser très haut en altitude (plus de 2 000 m) et peuvent descendre assez bas pas très loin du littoral.

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Statuts de conservation et de protection

• Application de la Convention CITES (Convention de Washington) au sein de l'Union européenne : Annexe A (CCA)
• Convention de Berne : Annexe II (IBE2)
• Directive Habitat : Annexe IV (CDH4)
• Liste rouge européenne (LC)
• Liste rouge mondiale (LC)
• Liste rouge nationale (LC)
• Protection nationale (NM2)
• ZNIEFF Déterminantes

Menaces

Même si les observations sont aujourd’hui un peu plus nombreuses qu’il y a quelques décennies, elles restent rares et l’on ignore les effectifs de la population et sa répartition exacte. La menace principale porte sur le risque d’hybridation avec le chat haret (mais cela reste à démontrer). Les battues pendant la période de reproduction et le morcellement de son habitat sont des éléments essentiels à prendre en compte pour la gestion de la population.

Recommandations

Études

On ne sait pas vraiment quand u Ghjattuvolpe est arrivé sur le bloc corso-sarde. Il existe quelques écrits relatant de sa présence à partir du XVIIIème siècle, on parle même de lynx parfois, mais il semble être arrivé tardivement dans notre histoire. Les restes osseux ne font état de sa présence qu’à partir du XIVème siècle.

Sa première description anatomique date de 1929 par Louis LAVAUDEN qui le déterminait comme étant Felis reyi, sans savoir s’il descendait plus du chat européen ou du chat africain. Michèle SALOTTI dans les années 1980 a pu étudier une quinzaine d’individus (morts) et soumet la détermination d’un descendant du chat africain Felis sylvestris lybica. Mais s’agit-il d’une lignée sauvage ou d’un lignée domestique revenue à l’état sauvage assez récemment (chats dits harets) ? Denis VIGNE (1988) étudiera la morphologie de quelques crânes et confirmera son affinité avec le chat africain (F. S. lybica) mais il émettra l’hypothèse que le chat corse ne serait apparu que sous forme domestique sans définir la période (romaine ou génoise) …

Le chat forestier bénéficie d’un programme régional de recherche piloté par l’Office Français de la Biodiversité (OFB) avec notamment comme partenaires techniques, la Collectivité de Corse (CdC) et l’Office National des Forêts (ONF) et comme partenaire financier l’Office de l’Environnement de la Corse (OEC). Cette espèce est classée prioritaire des Orientations Régionales de Gestion et de Conservation de la faune sauvage et de ses Habitats (ORGFH).

Avec le développement des études menées par l’OFB (anciennement ONCFS) depuis 2008 et surtout la capture d’individus vivants, la confirmation génétique éloigne définitivement le chat corse du chat européen. Parallèlement, le grand nombre d’individus photographiés dans plusieurs écosystèmes a permis de bien caractériser les robes des individus sauvages pour la Corse.

Les prochains objectifs sont en particulier de continuer les études génétiques pour (1) avoir une distinction taxonomique éventuelle ; (2) établir son génome pour déterminer son origine (paléogénomie) ; (3) comparer les génomes avec les chats d’Afrique du Nord. Ces travaux nécessitent d’étendre l’échantillonnage au sud et à l’ouest de la Corse (massif de Bavella, plateau du Cuscionu, Fangu, Sagone, Taravu, Fiumorbu…) et aussi d’échantillonner jusqu’en Sardaigne.

Si les études le confirment, le chat corse pourrait être reconnu au moins comme sous espèce et bénéficier à ce titre d’une protection nationale. Il faudra continuer à inventorier dans tous les massifs forestiers de l’île, améliorer nos connaissances sur l’écologie de l’espèce (domaine vital, régime alimentaire, reproduction, habitat) et élaborer un Plan National ou Territorial d’Actions en faveur du chat forestier.

Observations

Bibliographie

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Rédaction fiche : d’après les données de la cellule technique et scientifique de l’OFB