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 ESPACE MEMBRE

Niveau de connaissances :

Classification

Nom scientifique : Glis glis (Linnaeus, 1766)
Nom vernaculaire : Loir gris
Nom corse : a ghjira

Classe : Mammalia
Ordre : Rodentia
Famille : Gliridae

Espèce sédentaire : Domaine vital de quelques hectares
Protection nationale : non
Vulnérabilité : peu concernée au niveau national ; en Corse, statut à déterminer mais c’est un animal qui est localisé à quelques sites seulement

Caractéristiques

Identification et critères de détermination

C’est le plus grand des rongeurs de la famille des Gliridés et ressemble un peu à un écureuil avec sa longue queue touffue mais ses oreilles sont plus petites, arrondies, dépourvues de petits pinceaux de poils à l’extrémité et sa taille est beaucoup plus réduite. Les yeux saillants, noirs, sont entourés d’un liseré plus foncé. Son pelage doux et soyeux, est très épais. Sa couleur est uniformément grise sur le dos et la queue. Le ventre est progressivement plus clair, d’un blanc crémeux puis blanc. L’avant-bras et la jambe sont plus foncés sur leur partie externe. Le dessus des carpes et métacarpes, des tarses et métatarses est châtain foncé. Les doigts sont blancs. La queue, aplatie dorso-ventralement, est très large dès son attache. Toute la queue est plus foncée que le corps, l’extrémité distale étant encore progressivement plus foncée (gris anthracite, noire ou châtain foncé). La partie inférieure, médiane et proximale de la queue est blanche ou gris très clair. Il n’y a pas de dimorphisme sexuel marqué.

Biologie

Régime alimentaire : véritable hibernant dès la fin de l’été, il ne stocke pas de nourriture mais accumule une grande quantité de graisse autour de son péritoine. Il mange des fleurs, fruits sauvages ou cultivées, baies, châtaignes, noisettes, faînes de hêtre et occasionnellement, des limaces, chenilles, pucerons, myriapodes et coléoptères.
Taille moyenne : La longueur totale d’un mâle adulte en Corse peut atteindre 35 centimètres dont 15 centimètres pour la queue.
Poids : 140 g (à 280 g avant l’hibernation).
Longévité : maximum 8 ans (majoritairement 3 ans).
Reproduction : En quittant l’hibernation, ils s’éveillent dès que la température s’adoucit, et entrent aussitôt dans la période de reproduction (mai-juin).

 

Videos

Enregistrement sonore

Loir gris - M. Chalbos & A. Roche (CC-BY-SA)

Écologie

Localisation : Bien connu à Vizzavona et sur le Cuscionu, il est signalé ponctuellement au San Petrone, Guagnu, …
Habitat : très localisé et préférentiellement les forêts des versants humides de l’étage montagnard (hêtraies mâtures notamment), mais on peut le trouver plus bas en altitude dans les châtaigneraies ou les noisetiers. En hibernation, il recherche un endroit abrité : trou d’arbre, anfractuosités de rochers, grenier ou construction humaine.
Mobilité : Il est strictement nocturne. Il quitte son abri peu après le coucher du soleil et le regagne avant l’aube. L’hibernation commence début ou fin novembre, suivant les années et la précocité de l’hiver, et se termine en avril ou en mai.

Statuts de conservation et de protection

  • Convention de Berne : Annexe III (IBE3)
  • Liste rouge européenne (LC)
  • Liste rouge mondiale (LC)
  • Liste rouge nationale (LC)

Menaces

Le nombre de prédateurs du loir en Corse est limité, la Chouette effraie qui n’en capture que très peu car elle est très rare à cette altitude et les carnivores (renard, belette et chat sauvage), mais leur pression demeure encore mal connue. Son activité arboricole et ses nids très hauts le mette à l’abri du renard.
Par contre, l’homme semble avoir été longtemps son prédateur principal car la chasse pour sa chaire a persisté dans certaines microrégions. A Bastelica, on fabriquait de l’huile de loir à des fins médicamenteuses (brûlures ou blessures).
La raréfaction des vieilles hêtraies (son habitat favori) est aussi une menace importante pour sa survie.

Recommandations

C’est un animal très discret dont les effectifs de populations peuvent varier énormément en fonction de la disponibilité alimentaire (les femelles ne se reproduiraient qu’une à deux fois dans leur vie). Il est considéré comme rare en Corse notamment par son exigence particulière à un biotope peu répandu. Le maintien de ses forêts matures est donc essentiel à sa survie.

Études

L’Office de l’Environnement a commandé une étude sur la synthèse bibliographique des connaissances sur les petits mammifères de Corse (Chalbos, 2020 et annexes).

En 2021-2022, une étude est lancée pour améliorer nos connaissances sur le loir ciblées dans deux vieilles hêtraies (la forêt territoriale de Vizzavona et la forêt communale de San Pietro d’Accia). Plusieurs techniques de piégeage seront testées. Si les pièges classiques ne conviennent pas, il faudra adapter la technique. Des mesures biométriques des animaux capturés seront effectuées (longueur, poids) dans la mesure du possible. Des transects seront effectués de nuit pour tenter d’apprécier la densité des loirs.

Observations

Bibliographie

  • Amori G., Luiselli L., Milana G., Casula P., 2014 - Distributzione, diversità e abbondanza di micromammiferi associati ad habitat forestali in Sardegna, 38p. 
  • Bontempi N., Casale J.F., 1999 - Le loir dans la haute vallée du Taravo., 51 p + annexes 
  • Chalbos M., 2020 - Synthèse bibliographique des connaissances sur les petits mammifères non volants de la Corse., 83 p. + annexes (157p.) 
  • Hürner H., Michaux J., 2009 - Ecology of the edible dormouse (Glis glis) in a western edge population in Southern Belgium. Vie et milieu, 59 (2):243-250 
  • Rolland C., 2008 - Clé des micromammifères de Rhône-Alpes. Identification à partir des restes osseux contenus dans les pelotes de réjection des rapaces, 54 p. 
  • Salotti M., 2004 - Les mammifères sauvages terresttres. In Encyclopaedia corsicae. Editions Dumane, 1:739-749 
  • Salotti M., 1993 - La chasse au loir. Bulletin de la société des sciences historiques et naturelles de la Corse, 663:95-109 
  • Salotti M., 1985 - Le loir (A ghjira). Courrier de la nature, 9p 
  • Spillmann P.L., 1991 - Atlas des poils des mammifères sauvages terrestres de Corse. Corte, 31 p. 

Rédaction fiche : d’après les données de Michèle Salotti (1985), Marion Chalbos (2020) (document 1 et document 2) et informations OEC.