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 ESPACE MEMBRE

Murin de Bechstein  EFFECTUER UN SIGNALEMENT

Classification

Nom scientifique : Myotis bechsteinii (Kuhl, 1817)
Nom vernaculaire : Murin de Bechstein
Nom corse :

Classe : Mammalia
Ordre : Chiroptera
Famille : Vespertilionidae

Espèce sédentaire
Espèce protégée nationalement
Vulnérabilité : Préoccupation mineure (LC)
Espèce rare en Corse

Caractéristiques

Identification et critères de détermination

Le Murin de Bechstein est une chauve-souris de taille moyenne, avec de très grandes oreilles. Son pelage dorsal est de couleur brun à brun pâle qui contraste fortement avec le ventre blanc à gris pâle. On peut voir un léger collier roux doré autour de sa nuque.

Biologie

Régime alimentaire : L’espèce profite particulièrement des essaimages d’insectes. Les groupes de taxons chassés varient fortement en fonction de la saison passant de la capture de fourmis aux lépidoptères sur une même année.
Taille moyenne : Avant-bras : 39 à 45 mm
Taille corporelle standard : 450-550 mm
Envergure : 250-286 mm
Poids : 7 à 12 g
Longévité : Le record de longévité connu est de 21 ans.
Reproduction : Les colonies de mise-bas se forment au plus tôt fin avril, voire fin juin, elles regroupent en général une vingtaine de femelles. A la mi-août, les femelles se dispersent. Les colonies se constituent par un assemblage géographique de plusieurs petits sous-groupes présents à moins de 1 km les uns des autres. Les individus se rencontrent entre eux, on parle alors de méta-colonie.
Écholocalisation : Comme l’ensemble des Myotis, cette espèce émet ses cris par la bouche. Les signaux émis sont en fréquence modulée abrupte, leur forme est une sigmoïde assez bien équilibrée, avec une fréquence terminale basse inférieure à 23 khz. En expansion de temps, la sonorité produite est lisse et douce ce qui est caractéristique de cette espèce. Autre particularité, il arrive que l’espèce chasse uniquement à l’oreille la rendant indétectable aux enregistrements ultrasons.

 

Écologie

Localisation : On observe le Murin de Bechstein dans toute l’Europe, du sud de la Suède aux Carpates jusqu’à la péninsule grecque. Sur le continent, la plupart des gîtes de reproduction sont observés à moins de 1 000 mètres d’altitude alors qu’en Corse plus de la moitié des gîtes connus se situent au-dessus de 1 000 mètres, avec un record à 1 250 mètres. La répartition de cette espèce en Corse dépend fortement de la répartition des forêts anciennes et plus particulièrement dans les forêts de feuillus en altitude (hêtraie…).
Habitat :
Gîtes : L’espèce est dite arboricole, et est très souvent observée dans des cavités d’arbres de type trous de pics. L’essence des arbres ne semble pas être un critère de sélection. Il arrive que les colonies de maternité se forment à l’intérieur de bâtiments lors de l’élevage des petits (ce qui semble être spécifique à la Corse).
Milieux de chasse : l’espèce chasse particulièrement dans les massifs forestiers, elle apprécie les vieilles futaies avec des peuplements denses aux strates bien diversifiées sous la canopée. Cependant, elle est également capable de chasser dans des milieux semi-ouverts type clairières, vergers. La présence de bois morts et de strates herbacées favorise et diversifie l’entomofaune ce qui semble être très favorable à l’espèce.
Mobilité : La chasse est réalisée à des distances très proches du gîte de l’ordre de quelques centaines de mètres. Pour se déplacer les individus utilisent particulièrement les pistes et routes forestières s’éloignant peu du couvert forestier.

Statuts de conservation et de protection

  • Convention de Bonn : Annexe II (IBO2)
  • Directive Habitat : Annexe II (CDH2)
  • Directive Habitat : Annexe IV (CDH4)
  • Liste rouge européenne (VU)
  • Liste rouge mondiale (NT)
  • Liste rouge nationale (NT)
  • Plan national en cours
  • Plan national terminé
  • Plan national terminé
  • Protection nationale (NM2)
  • ZNIEFF Déterminantes

Menaces

De manière générale, la survie de l’espèce dépend directement de la gestion sylvicole. La fragmentation des massifs forestiers, la perte d'îlots de vieux bois et d’arbres à cavités représentent de fortes menaces pour le maintien de l’espèce.

Recommandations

Le maintien d’un réseau d’arbres à cavités est très important à mettre en place dans les forêts (anciennes), ainsi que la présence de bois morts et d’une strate herbacée. Dans les forêts dépourvus d’arbres à cavités il est possible de mettre en place des nichoirs disposés à proximité les uns des autres. Pour cette espèce, les nichoirs ronds type béton bois sont conseillés. Il est important de disposer les nichoirs sous différentes orientations pour rendre disponible un choix plus varié en termes de températures. Maintenir du patrimoine bâti au sein des forêts est une mesure favorable au maintien de l’espèce.

Etudes

Une étude de radiopistage a été réalisée en forêt de Vizzavona en 2017 par le Groupe Chiroptère Corse afin de localiser des arbres gîtes et des milieux de chasse. La distance maximale de déplacement entre le gîte et le terrain de chasse observée lors de cette étude était de seulement 1,5 km.

Répartition

Bibliographie

  • Groupe chiroptères Corse, 2020 - Programme d'études sur les chiroptères forestiers en Corse. Année 2019. GCC, 12 p. 
  • Groupe chiroptères Corse, 2018 - Programme régional d'actions en faveur des chiroptères en milieu forestier en Corse. Année 2018. Synthèse finale., 18 p.
  • Tapiero A. (coord.), 2016 - Plan national d'actions en faveur des chiroptères 2016-2025., 81 p. 
  • Tapiero A., Strubel V., 2017 - Agir pour les chiroptères. L'essentiel du plan national d'actions 2016-2025., 15 p. 

Rédaction fiche : Groupe Chiroptère Corse d’après données de Courtois et al. (2011) id786 et du MNHN - INPN (2023)