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 ESPACE MEMBRE

Murin à oreilles échancrées, Vespertilion à oreilles échancrées  EFFECTUER UN SIGNALEMENT

Classification

Nom scientifique : Myotis emarginatus (É. Geoffroy Saint-Hilaire, 1806)
Nom vernaculaire : Murin à oreilles échancrées, Vespertilion à oreilles échancrées
Nom corse :

Classe : Mammalia
Ordre : Chiroptera
Famille : Vespertilionidae

Espèce sédentaire
Espèce protégée nationalement
Vulnérabilité : Quasi menacé (NT)
Espèce courante en Corse

Caractéristiques

Identification et critères de détermination

Le Murin à oreilles échancrées est une chauve-souris de taille moyenne, caractérisée par une nette échancrure sur le côté extérieur de l’oreille, d’où son nom. Le tragus est pointu et n'atteint pas le haut de l’échancrure. En Corse, il a la particularité d’avoir un pelage gris duveteux alors qu’on l’observe généralement par une couleur aux nuances de roux ailleurs. Son ventre est généralement plus clair que son dos.

Biologie

Régime alimentaire : Cette espèce est connue pour se nourrir en grande majorité d’arachnides principalement les Argiopes et les Epeires ainsi que diptères. Il est très fréquent d’observer des toiles d’araignées dans le pelage des individus lors de leur retour au gîte.
Taille moyenne : Avant-bras : 34 à 41 mm
Taille corporelle standard : 410-530 mm
Envergure : 220-245 mm
Poids : 6 à 15 g
Longévité : Un individu bagué a déjà été retrouvé 18 ans après sa première capture.
Reproduction : La mise bas a lieu de mi-juin à mi-juillet. Les jeunes commencent leur envol environ 4 semaines plus tard. Les colonies de reproduction quittent leurs gîtes d’été assez tôt dans la saison (début août).
Écholocalisation : Comme l’ensemble des Myotis, cette espèce émet ses cris par la bouche. Les signaux émis sont en fréquence modulée abrupte et présentent une courbure sigmoïde uniquement en phase de transit ou en recherche passive, avec une fréquence terminale située entre 35 et 40 khz. La durée de son cri est courte en phase active (1,5 à 4 ms). L’espèce est très difficilement détectable au-delà de quelques mètres d’un micro, en chasse comme en sortie de gîte.

Écologie

Localisation : Il est présent dans une majeure partie de l’Europe, se limitant à la Hollande au nord, à la Turquie le plus à l’est et au Maghreb pour le sud. En Corse, on observe l’espèce sur toute l'île, elle reste assez rare en altitude bien que l’espèce ait déjà été contactée à plus de 1 500 mètres. Le gîte connu le plus haut se trouve à 800 mètres en vallée d’Asco. De nombreuses colonies sont présentes sur la Plaine Orientale. Aucun gîte pour cette espèce n’est connu en Corse.
Habitat :
Gîtes : les colonies de parturition se forment très souvent dans des milieux anthropiques tels les paillers, les moulins, les caves viticoles, les ponts, les maisons abandonnées, les greniers... Les femelles se rassemblent les unes aux autres formant des groupes très compacts. C’est une espèce très peu sensible à la lumière, il est souvent possible d’observer des colonies dans des gîtes très peu obscurs. Une cohabitation avec le Grand rhinolophe n’est pas rare. En Corse, la population regroupe environ 6 000 individus femelles comptabilisant au total plus de 15 gîtes de reproduction. Au total 85 observations en gîte sont connues sur toute l’île. Les colonies se reforment chaque année sur les mêmes sites montrant un comportement très fidèle au gîte. En Corse, les rassemblements avoisinent parfois plusieurs centaines d’individus voire un millier, ce qui est plutôt rare en France.
Milieu de chasse : Le Murin à oreilles échancrées chasse principalement dans les milieux boisés, type forêts de feuillus et de résineux ou bien de hauts maquis arborés et apprécie également les ripisylves. C’est une espèce connue pour être bien adaptée aux milieux ruraux. Elle affectionne principalement les vergers, les haies et les lisières forestières à proximité de prairies et les zones de stabulations où elle y chasse des mouches. On la retrouve en chasse dans des vallées boisées de moyenne altitude et en plaine. L’espèce exploite généralement de très petits secteurs de chasse. Elle est capable de passer 50 à 75 % de son temps d’activité chaque nuit à réaliser des aller-retours sur une haie. En général, elle chasse sur plusieurs sites de chasse durant la nuit (en moyenne 2,6 sites par individu). Très fidèles à leurs sites de chasse, les individus reviennent chasser quotidiennement sur leurs sites.
Mobilité : En moyenne l’espèce chasse à une distance de 6 km autour de son gîte, mais des records de déplacement de 20 km ont été observés. En Corse, la distance maximum parcourue entre un site de chasse et le gîte est de 13 km. Les individus ne semblent pas avoir de difficulté à traverser des milieux de culture type vigne ou céréales. Cependant, il semblerait que l’espèce cherche à éviter les grands axes routiers et les vastes plans d’eau.

Statuts de conservation et de protection

  • Convention de Bonn : Accord EUROBATS - ANNEXE 1 (IBOEU)
  • Convention de Bonn : Annexe II (IBO2)
  • Directive Habitat : Annexe II (CDH2)
  • Directive Habitat : Annexe IV (CDH4)
  • Liste rouge européenne (LC)
  • Liste rouge mondiale (LC)
  • Liste rouge nationale (LC)
  • Plan national terminé
  • Plan national terminé
  • Protection nationale (NM2)
  • ZNIEFF Déterminantes

Menaces

En Corse l’espèce n’est pas directement menacée, la population semble se maintenir. Néanmoins la prédation par les chats et le risque de collisions avec les voitures reste une menace non négligeable pour l’espèce, ainsi que les menaces liées à la destruction possible de ses gîtes en bâti ou des travaux sur les ponts.

Recommandations

Bien que courante en Corse, le maintien de cette espèce dépend fortement de la disponibilité en gîtes. Certaines colonies occupent des gîtes en très mauvais état, au bord de l’écroulement. La restauration de ces gîtes devrait être réalisée afin de maintenir un bon accueil de cette espèce sur l’île, en évitant bien sûr les périodes d’occupation par les colonies. Une réflexion autour de la protection réglementaire des colonies les plus importantes pourrait également permettre une bonne protection de l’espèce sur le territoire. L’espèce est très dépendante des milieux boisés, il est conseillé de maintenir une surface importante de structure arborée (haies, forêts, maquis arborée) dans un rayon de 6 km autour de colonies connues. Dans les zones rurales la limitation de l’utilisation de pesticides est également fortement conseillée.

Etudes

Deux études de radiopistage ont été réalisées sur cette espèce en Corse :

  • Anna Roche, 2021. Etude du comportement de chasse par la technique du radiopistage d’une colonie de Murin à oreilles échancrées située en moyenne montagne. Stage ?
  • Chloé Dugast, 2022. Etude du comportement de chasse par la technique du radiopistage d’une colonie de Murin à oreilles échancrées située en Plaine Orientale.

Répartition

Bibliographie

  • Beneux G., 2001 - Document d'objectifs du site "cavités à chauve-souris de Castifau, Muracciole, Olmeta di Tuda et Coggia-Temuli" (FR9400613) - La grotte marine de Coggia-Temuli, 35 p. 
  • Groupe chiroptères Corse, 2020 - Programme d'études sur les chiroptères forestiers en Corse. Année 2019. GCC, 12 p. 
  • Groupe chiroptères Corse, 2018 - Programme régional d'actions en faveur des chiroptères en milieu forestier en Corse. Année 2018. Synthèse finale., 18 p.
  • Tapiero A. (coord.), 2016 - Plan national d'actions en faveur des chiroptères 2016-2025., 81 p. 
  • Tapiero A., Strubel V., 2017 - Agir pour les chiroptères. L'essentiel du plan national d'actions 2016-2025., 15 p. 

Rédaction fiche : Groupe Chiroptères Corse d’après données de Courtois et al. (2011) et du MNHN - INPN 2023