Murin à moustaches, Vespertilion à moustaches  EFFECTUER UN SIGNALEMENT

Classification

Nom scientifique : Myotis mystacinus (Kuhl, 1817)
Nom vernaculaire : Murin à moustaches, Vespertilion à moustaches
Nom corse :

Classe : Mammalia
Ordre : Chiroptera
Famille : Vespertilionidae

Espèce sédentaire
Espèce protégée nationalement
Vulnérabilité : Préoccupation mineure (LC)
Espèce courante en Corse

Caractéristiques

Le Murin à moustache est une chauve-souris de petite taille, avec une tête bien sombre, souvent noire. Le tragus dépasse de l’échancrure de l’oreille. Le pelage dorsal est gris-brun, plutôt sombre alors que sa face ventrale est gris clair.

 

Régime alimentaire : Cette espèce est connue pour se nourrir en grande majorité de diptères, d’arachnides et de petits lépidoptères.
Taille moyenne : Avant-bras : 31,5 à 37,1 mm
Taille corporelle standard : 350-480 mm
Envergure : 190-225mm
Poids : 4 à 8g
Longévité : L’espérance de vie moyenne est de 4 ans, et le record de longévité connu est de 23 ans.
Reproduction : La mise bas a lieu fin juin. Les femelles et leurs petits quittent le gîte de reproduction de manière très précoce souvent au mois de juillet. Les colonies regroupent en général une quarantaine de femelles, c’est assez rare d’observer des colonies à plus de 100 individus. Néanmoins, une colonie derrière les volets d’une mairie en Corse abritait jusqu’à 500 individus. Les colonies sont très mobiles même en période de lactation, on peut voir une colonie s’éclater dans plusieurs petits gîtes satellite à proximité au cours d’une même saison. Cependant, l’espèce est très fidèle à son gîte de prédilection et revient chaque année le visiter.
Écholocalisation : Comme l’ensemble des myotis, cette espèce émet ses cris par la bouche. Les signaux émis sont en fréquence modulée abrupte et présentent toujours une courbure sigmoïde, avec une fréquence terminale située entre 30 et 32 kHz.

Localisation : On retrouve le Murin à moustaches de la plaine à la montagne sur la majeure partie de l’Europe de l’Ouest. En Corse, l’espèce est contactée de façon régulière en zone humide et en milieu forestier. L’observation la plus haute en altitude est de 1 780 m d’altitude sur le lac de Vitalaca. Une seule colonie de reproduction est connue pour cette espèce en Corse ; elle se situe derrière les volets d’une mairie.
Habitat :
Gîtes : L’espèce est connue pour former des colonies de maternité dans des milieux anthropiques, et ce particulièrement dans des anfractuosités (volets, façade de maisons, panneaux publicitaires…). En Corse, au vu du faible nombre d'observations, il est probable que les colonies occupent des habitats dits naturels (falaises, arbres, …)
Milieux de chasse : La chasse est très souvent réalisée au sein de zones humides arborées, de marais et le long des plans d’eau et en zone forestière. Les colonies utilisent 4 à 12 territoires de chasse souvent proches du gîte.
Mobilité : En moyenne, l’espèce chasse à des distances inférieures à 3 km de son gîte. Les éléments linéaires proches de végétation dense comme des rivières de sous-bois ou chemins forestiers servent souvent de repères aux déplacements et de zones de chasse.

Statuts de conservation et de protection

• Convention de Bonn : Accord EUROBATS - ANNEXE 1 (IBOEU)
• Convention de Bonn : Annexe II (IBO2)
• Directive Habitat : Annexe IV (CDH4)
• Liste rouge européenne (LC)
• Liste rouge mondiale (LC)
• Liste rouge nationale (LC)
• Plan national terminé
• Plan national terminé
• Protection nationale (NM2)
• ZNIEFF Déterminantes

Menaces

En Corse, l’espèce n’est pas directement menacée, bien que peu de gîtes soient connus, des observations régulières sont faites par la technique de l’acoustique. Néanmoins la prédation par les chats et le risque de collisions avec les voitures reste une menace non négligeable pour l’espèce. De plus, la seule colonie en bâti connue en Corse est actuellement menacée par des travaux prévue sur la façade, une problématique malheureusement assez répandue.

Recommandations

L’espèce utilise préférentiellement des lisières forestières avec de fortes stratifications ou encore des rivières bordées par un sous-bois ; par conséquent l’entretien de ce type de milieu et de structure peut améliorer son habitat et donc le maintien de cette espèces sur l’île. Un programme d’étude sur l’amélioration de connaissance des gîtes pourrait également permettre une meilleure protection des zones à enjeux pour cette espèce.

Pour les colonies en bâti, comme pour l’ensemble des espèces pouvant être anthropophiles, il faut prendre conscience des périodes de travaux à respecter, c'est -à -dire éviter les périodes de mise-bas, période la plus fragile pour les colonies de chiroptères.

Etudes

Un programme d’étude visant à améliorer les connaissances sur l’écologie et la génétique du Murin à moustaches a été menée en 2016, en partenariat avec l’Office de l’Environnement de la Corse. Les résultats de l’étude génétique ont démontré que la population corse du Murin à moustaches est bien isolée, mais de manière récente, ce qui ne justifie pas de la considérer comme une espèce endémique. Néanmoins, la population corse doit être traitée comme une unité évolutive significative et ses liens avec les populations sardes et italiennes méritent d'être éclaircis.

Répartition

Bibliographie

• GCC, Puechmaille S., 2016 - Programme d'étude concernant l'amélioration des connaissances sur l'écologie et la génétique du Murin à moustaches (Myotis mystacinus) et du Murin de Natterer (Myotis nattereri) en Corse, 30 p. 
• Groupe chiroptères Corse, 2020 - Programme d'études sur les chiroptères forestiers en Corse. Année 2019. GCC, 12 p. 
• Groupe chiroptères Corse, 2018 - Programme régional d'actions en faveur des chiroptères en milieu forestier en Corse. Année 2018. Synthèse finale., 18 p.
• Groupe chiroptères Corse, Puechmaille S., 2016 - Programme d'étude concernant l'amélioration des connaissances sur l'écologie et la génétique du Murin à moustaches (Myotis mystacinus) et du Murin de Natterer (Myotis nattereri) en Corse, 30 p. 
• Tapiero A. (coord.), 2016 - Plan national d'actions en faveur des chiroptères 2016-2025., 81 p. 
• Tapiero A., Strubel V., 2017 - Agir pour les chiroptères. L'essentiel du plan national d'actions 2016-2025., 15 p. 

Rédaction fiche : Groupe Chiroptères Corse d’après données de Courtois et al. (2011) et du MNHN - INPN 2023