× 
 ESPACE MEMBRE

Murin du Maghreb  EFFECTUER UN SIGNALEMENT

Classification

Nom scientifique : Myotis punicus Felten, Spitzenberger & Storch, 1977
Nom vernaculaire : Murin du Maghreb
Nom corse :

Classe : Mammalia
Ordre : Chiroptera
Famille : Vespertilionidae

Espèce sédentaire
Espèce protégée nationalement
Espèces vulnérable
Espèce peu courante

Caractéristiques

Identification et critères de détermination

Avant des analyses génétiques poussées qui ont confirmé l’espèce en 2005, il a été confondu avec le Grand Murin (Myotis myotis) et le Petit Murin (Myotis blythii). Il est d’une taille relativement importante avec un museau proéminent, un pelage ventral blanchâtre souvent orné d’un collier de suint (graisse exsudée par certains animaux) orangé dégageant une forte odeur spécifique. Les oreilles sont allongées, un peu plus grandes que celles des deux espèces jumelles.

Biologie

Régime alimentaire : Il chasse les orthoptères dans les pelouses et les milieux ouverts. Les proies sont souvent capturées au sol (coléoptères, tipules, chenilles, sauterelles) ou sur la végétation. Selon la taille de sa proie, il devra rejoindre un perchoir (bâti, branche…), la décortiquer et la consommer. Il est fréquent de retrouver des fragments de proies non consommés à l’aplomb de ces perchoirs nocturnes.
Taille moyenne : avant-bras : 48 à 53 mm
Taille corporelle standard : 59 à 77 mm
Envergure : 350 à 400 mm
Poids : 19 à 36 g
Longévité : Aucune donnée spécifique n’est disponible.
Reproduction : Les animaux occupent les gîtes à partir de mi-avril, les mâles deviennent sexuellement actifs dès le mois d’août. Ils occupent alors de petits emplacements au niveau de jointements ou de fissures de gîtes naturels ou anthropiques. On peut y observer facilement des traces de suint à l’entrée de ces micro-gîtes correspondant à des sécrétions odorantes exsudant de leurs glandes faciales. Des vocalises audibles sont émises une partie de la nuit par les mâles stationnés. L’acte copulatoire peut alors s’opérer lorsqu’une ou plusieurs femelles (jusqu’à 4) se présentent sur la place de chant. Les mises-bas ont lieu précocement le plus souvent début mai, et les jeunes commencent leur envol environ 4 semaines plus tard.

Écologie

Localisation : Il est présent en Corse, Sardaigne, à Malte et en Afrique du Nord (Algérie, Tunisie, Maroc, Libye).
Habitat :
Gîtes : Il utilise essentiellement des grottes ; en Corse il gîte aussi dans les galeries d’anciennes mines, les hangars, les caves viticoles et les paillers. Il peut partager ses gîtes de parturition (ou de mises-bas) avec d’autres espèces avec lesquelles il forme un essaim commun (avec Miniopterus schreibersii, Myotis capaccinii et Rhinolophus euryale).
Aucun rassemblement en période hivernale n’est actuellement connu en Corse, mais comme la plupart des espèces, des individus seuls ou des petits groupes s’accommodent dans des cavités souterraines.
Milieu de chasse : lors de son activité nocturne, l’espèce affectionne particulièrement les milieux ouverts comme les prairies, les prés pâturés ou le maquis.
Mobilité : On peut observer des individus qui chassent sur de grandes distances, jusqu’à 17 km, mais plutôt 5 km en moyenne. Il n’est pas rare de le capturer à plus de 1 000 m d’altitude sur son territoire de chasse.

Statuts de conservation et de protection

  • Convention de Bonn : Annexe II (IBO2)
  • Directive Habitat : Annexe IV (CDH4)
  • Liste rouge nationale (VU)
  • Plan national en cours
  • Plan national terminé
  • Protection nationale (NM2)
  • ZNIEFF Déterminantes

Menaces

C’est l’une des quatre espèces (sur 22 présentes en Corse), classées vulnérables au niveau national. Deux des cinq colonies majeures bénéficient d’un Arrêté de Protection de Biotope (à Castifau et à Coggia). Les principales menaces mentionnées sur cette espèce concernent l’impact sur les gîtes liées aux activités anthropiques (développement d’activités touristiques, fréquentation irraisonnée des sites, destruction volontaire …). De ce fait, ce sont les colonies situées dans les demeures de particuliers qui restent le plus vulnérables.

Recommandations

Il est nécessaire d’améliorer nos connaissances sur cette espèce pour mieux la protéger. Les gîtes rencontrés doivent faire l’objet de protection (sous toute forme, réglementaire et/ou physique). Les actions de conservation à mener nécessitent une prise en compte à la fois des habitats de chasse et des gîtes qu’elle fréquente.
La poursuite des inventaires demeure essentielle afin d’identifier les colonies majeures présentes sur le territoire, notamment en Corse où aucune colonie d’hibernation n’est connue actuellement.

Les gîtes principaux sont actuellement suivis chaque année dans le cadre de conventions avec l’Etat et la Région.

Etudes

Entre 2009 et 2011 en Corse, ce murin a fait l’objet d’une étude spécifique qui a consisté à identifier les habitats de chasse, afin de les décrire selon une typologie adaptée à l’espèce. Parallèlement, les observations effectuées ont permis de dégager des éléments essentiels d’écologie propres à l’espèce (rythme d’activité, reposoirs secondaires, distances parcourues…).

La méthode employée correspond à un suivi télémétrique nocturne d’animaux préalablement équipés d’émetteurs. Les sites d’études sont situés sur les communes de Castifau, d’Oletta et d’Aghione. Les résultats obtenus durant 3 années d’études ont ainsi permis de dégager de grandes tendances quant aux exigences de l’espèce, à savoir, une activité de chasse quasi systématique sur prairies, pâtures ou vergers à des distances pouvant avoisiner les 17 km du gîte diurne. Des recommandations de gestion peuvent être désormais appliquées afin de veiller à la conservation de l’espèce même si les principales menaces pesant sur les populations sont constituées par la destruction de leurs gîtes.

Répartition

Bibliographie

  • Beuneux G., 2006 - Le Murin du Maghreb, Myotis punicus Felten, 1977 : une nouvelle espèce méditerranéenne en Corse. Symbioses, n.s. (15):1-3. 
  • Beuneux G., Carrier B., Chenaval N., Courtois J.Y., Poupart T., Rist D., 2014 - Le Murin du Maghreb (Myotis punicus) en Corse : un glaneur de prés. Symbioses, n.s. (32):1-6 
  • Groupe chiroptères Corse, 2020 - Programme d'études sur les chiroptères forestiers en Corse. Année 2019. GCC, 12 p. 
  • Groupe chiroptères Corse, 2018 - Programme régional d'actions en faveur des chiroptères en milieu forestier en Corse. Année 2018. Synthèse finale., 18 p.
  • Tapiero A. (coord.), 2016 - Plan national d'actions en faveur des chiroptères 2016-2025., 81 p. 
  • Tapiero A., Strubel V., 2017 - Agir pour les chiroptères. L'essentiel du plan national d'actions 2016-2025., 15 p. 

Rédaction fiche : Groupe Chiroptères Corse d’après données de Courtois et al. (2011) et du MNHN - INPN 2023