Lézard tyrrhénien EFFECTUER UN SIGNALEMENT
Niveau de connaissances :
Classification
Nom scientifique : Podarcis tiliguerta (Gmelin, 1789)
Nom vernaculaire : Lézard tyrrhénien
Nom corse : Bucciarta
Classe : Reptilia
Ordre : Squamata
Famille : Lacertidae
Caractéristiques
C’est un petit lézard non aplati à écailles lisses ou légèrement carénées et convexes. Les écailles supra temporales sont tournées vers le bas et l’iris est jaune orangé. Le motif général strié est variable. La femelle est marron avec des raies dorsolatérales pâles bordées sur le dessus d’une strie sombre et des marques noires sur le dos, plus étendues que chez le mâle. Le dos ou les flancs sont verts chez les mâles. Les flancs sont souvent réticulés avec parfois des points bleus et la queue est souvent turquoise. La face ventrale est blanchâtre à orange, parfois rouge. Un critère distinctif avec le Lézard sicilien est la présence de ponctuations sombres sur la gorge et les lèvres.
Régime alimentaire : il est insectivore.
Taille : de 180 à 240 mm dont 2/3 pour la queue.
Poids : non mesuré.
Longévité : jusqu’à 10 ans.
Reproduction : il pond de 6 à 12 œufs et leur éclosion s’effectue au bout de 8 à 12 semaines.
Hibernation : Il n'hiberne pas et reste actif tout l'hiver, mais son activité se ralentit d’octobre à février.
Localisation : le Lézard tyrrhénien est endémique de Corse et de Sardaigne. En Corse, Podarcis tiliguerta occupe la quasi-totalité de l'île, depuis le bord de mer jusqu'à 1 800 mètres d'altitude. Il est très bien représenté sur les îlots où il peut présenter des variations morphologiques parfois spectaculaires.
Habitat : cette espèce ubiquiste affectionne les substrats rocheux et délaisse les milieux très forestiers et les maquis denses. Les plus fortes densités se situent dans les paysages modifiés par l'homme, les vieilles futaies de chênes verts, les zones d'altitude dans tous les secteurs riches en affleurements rocheux et amoncellements de cailloux. A basse altitude, il fréquente les zones rocheuses du bord de mer et les étendues sableuses plus ou moins arborées situées en arrière des plages et aux embouchures des fleuves, là où le Lézard sicilien est absent. Sur les îlots, et particulièrement aux Lavezzi, les densités peuvent atteindre 2 000 individus/hectare. De façon générale, l'espèce n’est plus présente au-delà de 1 600 mètres d’altitude.
Mobilité : non connue.
Statuts de conservation et de protection
- Convention de Berne : Annexe II (IBE2)
- Directive Habitat : Annexe IV (CDH4)
- Liste rouge européenne (LC)
- Liste rouge mondiale (LC)
- Liste rouge nationale (LC)
- Liste rouge régionale (LC)
- Liste rouge régionale (NT)
- Liste rouge régionale (LC)
- Liste rouge régionale (LC)
- Protection nationale (FRAR2)
- ZNIEFF Déterminantes
Problématique actuelle
Du fait de l’introduction du Lézard sicilien, Podarcis tiliguerta a disparu des biotopes sableux de la côte orientale, les champs dépourvus de blocs rocheux et les cordons dunaires en arrière des plages. Il semble se maintenir quand le milieu présente des murets ou d'importants affleurements rocheux.
Les collectes en vue des études taxinomiques pourraient être très délétères pour cette espèce. Une étude en 2006 a ainsi travaillé sur 2 783 spécimens morts provenant de Corse et de Sardaigne et conservés dans divers muséums. Ces spécimens avaient été majoritairement prélevés entre 1960 et 1990 !
La protection de cette espèce passe par le maintien des habitats qu’elle fréquente, la réglementation sévère de l’accès aux îlots et des prélèvements scientifiques. Afin de quantifier l’impact de P. sicula, le suivi de quelques populations de basse altitude serait souhaitable.
Études
En 2000, une étude a été réalisée en Corse sur la répartition spatiale des trois espèces de lézard présentes dont P. tiliguerta. Le premier cas d’hybridation en milieu naturel entre P. tiliguerta et P. sicula a été documenté en 2002 en Sardaigne.
Des études montrent des différences génétiques et phénotypiques entre les populations de P. tiliguerta de Corse et de Sardaigne. L’espèce est actuellement scindée en une dizaine de sous-espèces, ce qui a suscité de l’intérêt chez les scientifiques.
Répartition
Bibliographie
- Bruschi S., Corti C., Carretero M.A., Harris D.J., Lanza B., Leviton A., 2006 - Comments on the Status of the Sardinian-Corsican Lacertid Lizard Podarcis tiliguerta. Proceedings of the California academy of sciences, Fouth series (57 (6)):225-245
- Capula M., 2002 - Genetic evidence of natural hybridization between Podarcis sicula and Podarcis tiliguerta (Reptilia: Lacertidae). Amphibia-Reptilia, 23:313-321
- Capula M., Luiselli L., 1994 - Resource partitioning in a Mediterranean lizard community. Italian Journal of Zoology, 61 (2):173-177
- Delaugerre M.J., Cheylan M., 1992 - Batraciens et reptiles de Corse. PNRC, EPHE, 128 p.
- Harris D.J., Pinho C., Carretero M.A., Corti C., Böhme W. , 2005 - Determination of genetic diversity within the insular lizard Podarcis tiliguerta using mtDNA sequence data, with a reassessment of the phylogeny of Podarcis. Amphibia-Reptilia, 26:401-407
- Rodriguez V., Buades J.M., Brown R.P., Terrasa B., Pérez-Mellado V., Corti C., Delaugerre M.J., Castro J.A., Picornell A., Ramon M.M., 2017 - Evolutionary history of Podarcis tiliguerta on Corsica and Sardignia.. Evolutionary Biology, 17:12 p.
- Vanhooydonck B., Van Damme R., Aerts, P., 2000 - Ecomorphological correlates of habitat partitioning in Corsican lacertid lizards. Functional Ecology, 14:358-368
Rédaction fiche : Conservatoire d'Espaces Naturels de Corse