Tarente de Maurétanie  EFFECTUER UN SIGNALEMENT

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Classification

Nom scientifique : Tarentola mauritanica mauritanica (Linnaeus, 1758)
Nom vernaculaire : Tarente de Maurétanie
Nom corse : Tarentula

Classe : Reptilia
Ordre : Squamata
Famille : Phyllodactylidae

Caractéristiques

La Tarente de Maurétanie est un petit gecko méditerranéen nocturne de couleur variable. Elle possède une grosse tête épaisse détachée du cou. Le dessus du corps est généralement brunâtre, gris-brun ou blanchâtre souvent avec des bandes sombres bien visibles sur la queue alors que la face ventrale est blanchâtre ou jaunâtre. Le corps et la queue présentes des protubérances carénées. Les yeux sont grisâtres. Les doigts élargis sont munis de lamelles sous-digitales mobiles, équipées de « poils » lui permettant de s’accrocher sur toutes les surfaces.

Régime alimentaire : elle se nourrit d’araignées et d’insectes (Lépidoptères, Coléoptères, …)
Taille moyenne : jusqu’à 16 cm dont la moitié pour la queue
Poids : entre 10 et 11 g.
Longévité : 8 ans en captivité
Reproduction : les femelles font deux à trois pontes d’un ou deux œufs sous des pierres, dans une fissure, ... La durée d’incubation varie de quelques jours à plus de 14 semaines.
Hibernation : héliophile, la tarente n’est pas capable de thermorégulation nocturne efficace en saison froide, elle a donc recours à l’insolation lorsque les températures sont inférieures à 15° C.

Localisation : la Tarente de Maurétanie est largement répartie dans le bassin méditerranéen jusqu'en Égypte et au Sinaï. Elle a été introduite en Amérique du Sud. En France, dans les années 2000, elle était présente dans les Pyrénées orientales, en Provence, en Corse et elle était considérée comme introduite dans le Languedoc. Au cours des deux dernières décennies, son expansion s’est accélérée et sa présence est avérée dans 62 départements. En Corse, Tarentola m. mauritanica occupe plutôt la moitié nord de l'île et a possiblement été introduite avant le période romaine.
Habitat : cette espèce souvent anthropophile affectionne les substrats rocheux. En Corse, elle a colonisé les milieux rocheux du littoral, quelques îlots et des habitats humains jusqu’à au moins 550 m d’altitude.
Mobilité : les individus pionniers seraient capables de s’installer jusqu’à 700 mètres de leur lieu de naissance.

Statuts de conservation et de protection

• Convention de Berne : Annexe III (IBE3)
• Protection nationale (FRAR3)
• ZNIEFF Déterminantes

Problématique actuelle

La Tarente de Maurétanie est en expansion du fait du réchauffement climatique et des introductions humaines. Elle entre parfois en compétition avec l'Hémidactyle verruqueux. Ces deux espèces s’excluent dans les villes de France continentale. Cependant, ce ne serait pas le cas en Corse où les deux espèces sont sympatriques sur certains sites (vivent ensemble mais ne s’hybrident pas).

Son impact sur les écosystèmes corses n’est pas documenté et cette espèce ne fait l’objet d’aucune gestion particulière.

Études

Une étude ancienne a été réalisée en Corse dans les années 80.

Répartition

Bibliographie

• Astruc G., Couturier T., Cheylan M., Besnard A., 2014 - Suivi de l'implantation de la Tarente commune, Taretola mauritanica (Linnaeus, 1758) sur l'île de Porquerolles. Impact sur les espèces autochtones : l'Hémidactyle verruqueux, Hemidactylus turcicus (Linnaeus, 1758) et le Phylloactyle d'Europe, Euleptes europea (Gené, 1839), 29p. 
• Delaugerre M.J., 1984 - Sur l'écologie thermique des geckos Phyllodactylus europaeus, Hemidactylus turcicus et Tarentola mauritanica: rythmes d'activité, températures et activité, répartition altitudinale. Travaux Scientifiques du Parc Naturel Régional de la Corse, 3:96-121 
• Delaugerre M.J., Cheylan M., 1992 - Batraciens et reptiles de Corse. PNRC, EPHE, 128 p.
• Delaugerre M.J., Gauthier A., Leoncini A., 2014 - One island, two geckos and some powder. Why and how a colonization process can fail?. Atti X Congresso Nazionale Societas Herpetologica Italica, Genova 2014, 117-121 
• Delaugerre M.J., Russell A.P., Quiliquini Y., 2016 - Une île, deux geckos et une poudre fine 
• Escoriza D., 2008 - Reptiles of Corsica and Sardinia: Part I Tortoises, turtles and geckos. Societat Catalana d´Herpetologia, Barcelona, 43 p. 
• Hodar J.A., Pleguezuelos J.M., Villafranca C., Fernandez-Cardenete J.R. , 2006 - Foraging mode of the Moorish gecko Tarentola mauritanica in an arid environment: Inferences from abiotic setting, prey availability and dietary composition. Journal of Arid Environments, 65:83-93 
• Pascal M., Lorvelec O., Vigne JD., Keith P., Clergeau P. (coord.), 2003 - Evolution holocène de la faune de Vertébrés de France : invasions et extinctions, 382 p. 
• Rato C., Deso G., Renet J., Delaugerre M.J., Marques M., Mochales Riaño G., 2023 - Colonization routes uncovered in a widely introduced Mediterranean gecko, Tarentola mauritanica. Scientific reports, 1-11 
• Vigne J.D., Bailon S., Cuisin J., 1997 - Biostratigraphy of amphibians, reptiles, birds and mammals in Corsica and the role of man in the Holocene faunal turnover. Anthropozoologica, 25,26:587-604 
• Villa A., Daza J.D., Bauer A.M., Delfino M., 2018 - Comparative cranial osteology of European gekkotans (Reptilia, Squamata). Zoological Journal of the Linnean Society, XX:1-39 
• Vogrin M., Corti C., Pérez Mellado V., Sà-Sousa P., Cheylan M., Pleguezuelos J., Baha EL Din S., Martinez-Solano I., 2009 - Tarentola mauritanica, Common Wall Gecko. The UICN red list of threatened species, 11p. 

Rédaction fiche : Conservatoire d'Espaces Naturels de Corse